Le cichlidé fluvial méconnu du Betsiboka
Paretroplus tsimoly, décrit en 2001 par Stiassny, Chakrabarty & Loiselle, est un cichlidé endémique du bassin du fleuve Betsiboka, dans le nord-ouest de Madagascar.
Morphologie et identification
- Taille : jusqu’à 25 cm pour les mâles et environ 14 cm pour les femelles, bien que la majorité atteigne près de 16 cm.
- Caractéristiques distinctives : lèvres fortement développées, épaisses et lobées de couleur bleu-gris à bleu-noir, à l’âge adulte. Deux larges bandes latérales sombres convergentes sur les flancs le différencient nettement de ses proches.
Habitat et écologie
- Milieu : préfère les eaux courantes peu profondes (0–2 m), avec substrat rocheux mêlé de graviers grossiers .
- Comportement trophique : omnivore/molluscivore, il consomme des insectes (larves d’odonates et hémiptères) ainsi que de la matière végétale .
- Reproduction : substrat-spawner biparental — les deux parents surveillent les œufs puis les alevins .
Statut de conservation
- Classé En danger (EN) sur la liste rouge de l’IUCN (évaluation de juillet 2016) .
- Menaces : destruction des habitats par déforestation, pollution, pêche locale, et espèces introduites. Son aire de répartition étant restreinte, il est particulièrement vulnérable.
Relations phylogénétiques
- Appartient à la sous-famille des Etroplinae, proche des genres Etroplus (Inde/Sri Lanka) .
- Évolutivement, il se rapproche de P. lamenabe et P. nourissati, avec qui il partage certaines caractéristiques morphologiques .
Aspects pour l’aquariophilie ou la conservation
- Bien que peu présent en aquariophilie, son profil (comportement parental, coloration sobre, taille modérée) en fait un bon candidat pour des programmes de conservation captive.
- Reproduction possible en aquarium avec substrats rocheux et zone protégée pour la ponte, gestion bi-parentale du site de nidification.
Conclusion
Paretroplus tsimoly est un cichlidé méconnu mais emblématique des poissons d’eaux vives malgaches. Sa morphologie unique, son comportement parental et sa répartition limitée en font une espèce prioritaire pour les actions de conservation. Le maintien en captivité, intégrant habitat naturel simulé et reproduction contrôlée, pourrait jouer un rôle crucial dans sa sauvegarde.