Paretroplus loisellei (Etroplinae)

Paretroplus loisellei – Un joyau menacé du nord-est de Madagascar

Parmi les trésors méconnus des eaux douces malgaches, Paretroplus loisellei occupe une place toute particulière. Espèce rare et endémique, ce cichlidé récemment décrit incarne à lui seul les enjeux de la biodiversité aquatique de la Grande Île.

Un portrait singulier

Décrit scientifiquement en 2011 par Sparks & Schelly, Paretroplus loisellei est un membre du groupe dit « P. damii clade », composé d’espèces proches partageant certaines caractéristiques morphologiques. Il atteint environ 15 centimètres à l’âge adulte et se distingue par une silhouette fuselée, une tête légèrement proéminente, un rostre allongé lui donnant un profil « becqué », et des lèvres épaisses. Ses dents tricuspidées sont particulièrement bien développées.

Sur le plan chromatique, P. loisellei affiche une bande verticale rouge brique ou jaune pâle au niveau antérieur du flanc, avec un patch noir triangulaire distinct au niveau de l’aisselle pectorale — un motif qui le rend aisément reconnaissable.

Une aire de répartition microscopique

L’espèce est strictement endémique de la basse vallée du fleuve Mahanara, dans la région de Sambava, au nord-est de Madagascar. Cette distribution extrêmement restreinte la rend vulnérable à toute modification de son habitat. Elle fréquente les cours d’eau tropicaux peu profonds, au courant modéré, et probablement les zones benthiques où elle trouve nourriture et abri.

Liens évolutifs

P. loisellei appartient à la sous-famille des Etroplinae, un groupe ancien de cichlidés présent uniquement à Madagascar, en Inde et au Sri Lanka. Il est l’un des représentants les plus orientaux du genre Paretroplus et le seul du « clade P. damii » à vivre dans un bassin côtier à l’est de l’île.

Une espèce en péril

Classée En danger (EN) sur la Liste rouge de l’IUCN, Paretroplus loisellei est menacée par :

  • La déforestation en amont des bassins versants, provoquant l’érosion et la turbidité des eaux ;
  • L’introduction d’espèces exotiques, telles que les tilapias, qui concurrencent ou prédatent les espèces locales ;
  • La fragmentation des populations, rendant la reproduction naturelle plus difficile.

Face à ces menaces, des efforts urgents de conservation in situ et ex situ sont indispensables.

Un nom, un hommage

L’épithète loisellei rend hommage au Dr Paul V. Loiselle, ancien conservateur des poissons d’eau douce à l’Aquarium de New York, pionnier de la recherche sur les cichlidés malgaches et ardent défenseur de leur préservation.

Maintien en captivité

Bien que peu fréquent en aquariophilie, Paretroplus loisellei pourrait être élevé en captivité dans un cadre spécialisé :

  • Aquarium d’au moins 500 litres ;
  • Température de 24 à 25 °C, pH neutre à légèrement alcalin ;
  • Alimentation variée : granulés, crevettes, larves d’insectes ;
  • Exigences élevées en matière de filtration et de qualité de l’eau.

La reproduction serait ovipare, avec soins parentaux comme chez les autres Paretroplus, bien que les observations directes soient encore rares.

Conclusion

Avec son esthétique remarquable et son histoire évolutive unique, Paretroplus loisellei est un ambassadeur emblématique de la faune aquatique malgache. Mais son avenir demeure incertain. Préserver cette espèce, c’est aussi sauvegarder un pan irremplaçable du patrimoine naturel de Madagascar.

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